Atelier sur le renforcement de la législation du patrimoine culturel au Burkina Faso

Cet atelier a été organisé dans les suites de la coopération initiée depuis de nombreuses années entre le Burkina Faso, le Réseau des Grands Sites de France et le Grand Site de France Bibracte-Mont Beuvray, grâce à un soutien du Ministère de la Culture français.
Appuyées par l’expertise de Vincent Negri, juriste et spécialiste du droit du patrimoine, les réflexions ont notamment porté sur le renforcement de la protection apportée par la loi, par l'intégration du droit coutumier dans le dispositif législatif.

En 2005, le Comité du patrimoine mondial, lors de l’instruction du premier dossier de proposition d’inscription burkinabè d'un site culturel sur la Liste du patrimoine mondial, avait relevé le manque de cadre juridique national de protection du patrimoine. Malgré la mise en place d'un nouveau cadre juridique en 2007, le Ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme Burkinabé constate un manque d’efficacité et d’application des mesures de protection prises à l’époque.

L’atelier a été l’occasion pour la délégation burkinabé de présenter un état des lieux détaillé de la législation et de la réglementation du Burkina Faso en matière de patrimoine culturel. Elle a souligné la nécessité de renforcer la transversalité entre le droit du patrimoine et l’ensemble du système juridique  (droit minier, urbanisme, environnement…) et d’y intégrer le droit communautaire pour renforcer son applicabilité. Les échanges ont aussi évoqué les moyens déployés par l’administration burkinabé pour gérer le patrimoine. La mise en perspective effectuée par Vincent Negri à l’échelle africaine a relevé la nécessité d’adapter la loi aux réalités économiques, sociales et culturelles du pays.

« Il faut tenir compte de la réalité, autrement on ne réussira jamais à faire appliquer quoi que ce soit » souligne Idrissa Zorom, directeur de la coopération et des affaires juridiques du MCAT, sur l'importance de mettre en pratique un outil burkinabè basé sur le contexte réel.

La séance de conclusion qui s’est tenu le 27 février au Ministère de la Culture à Paris en présence de la Commission nationale du Burkina Faso à l’Unesco a été l'occasion de dresser des perspectives concrètes pour poursuivre le travail (atelier de concertation interministériel d’application du droit, atelier anthropo-juridique visant à articuler les droits coutumiers et les pratique juridico-administratives, mise en place d’une politique d’archéologie préventive, renforcement de l’action territoriale en faveur du patrimoine,…).

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